D’un point de vue purement comptable alors,
quelles sont les méthodes de calcul ?
Un indicateur assez simple à manier, c’est de multiplier l’excédent brut d’exploitation par un certain coefficient, entre 3 à 5 fois l’EBE. Comment savoir si c’est 3 ou 5 ? Il n’existe malheureusement pas de base de données, cela s’évalue aussi à la hausse ou à la baisse en fonction d’un ensemble de paramètres dont je vous parlais au début.
Une autre méthode va consister à analyser les comptes de résultat sur les trois dernières années. En temps normal (j’entends par là hors période exceptionnelle comme la pandémie de Covid-19), on applique un coefficient pondérateur de 3 sur la dernière année, 2 sur l’avant dernière année, 1 sur l’année précédente. Quand un exercice normal n’est pas amené à se reproduire, il semble normal de le sous-pondérer, qu’il ait une incidence positive ou négative. C’est le cas justement de l’année 2020, où beaucoup de secteurs ont vu leur activité baisser ou augmenter dans des proportions exceptionnelles. Le raisonnement est également valable si une grosse commande exceptionnelle a été passée, par exemple.
Autre calcul, plus précis, c’est de s’intéresser à la rentabilité, qui permet de recouper l’EBE (excédent brut d’exploitation) et la capacité de remboursement, toujours pour estimer la valeur de l’entreprise. La CAF (capacité d’autofinancement) permet d’évaluer ce que l’entreprise peut rembourser chaque année, tout en gardant quand même les réserves financières nécessaires à son développement.
Prenons une capacité d’autofinancement de 50 000 euros, j’y applique le ratio généralement appliqué par les banques de 70%, soit 35 000 euros. Que je rapporte à une durée de 7 ans maximum (là aussi, la durée maximum qu’accordent les établissements financiers) : l’entreprise peut donc rembourser 245.000 euros.
Une autre approche, qui est quand même rarement utilisée, c’est l’approche patrimoniale : l’entreprise ne vaut que ce qu’elle possède, en se basant uniquement sur le prix du matériel. Cela peut arriver pour des sociétés qui ont connu de belles années mais ont enchainé des pertes…
Voilà tout un ensemble de cas de figures qui expliquent que, si on se base uniquement sur des éléments financiers, on peut en arriver à une évaluation qui sera forcément faussée…