Marine et Alexandre Baumann, couple trentenaire, avaient créé un salon de thé en 2014 à Lille. A coup de recettes savoureuses prônant l’anti-régime et de messages humoristiques narrant leur quotidien d’un couple aux commandes d’une entreprise, ils avaient su séduire une large communauté, avec notamment près de 60.000 fans sur Faceboook, fanas de leurs « gatals » et fameuses spécialités anglaises « shortbreads ».
Reprise d’entreprise : comment L’Impertinente a été vendue en huit mois

C’est d’ailleurs sur les réseaux sociaux qu’Alexandre a fait part d’une nouvelle tonitruante : il a été diagnostiqué autiste-asperger, ‘après 39 ans de sur adaptation’, comparant son quotidien à un personnage de jeu vidéo enfermé dans une pièce sans portes ni fenêtres… On comprend dès lors que leurs priorités ont changé. Il fallait vendre pour partir vivre dans le Sud-Ouest et vite, ‘tout en gardant les équipes, les gâteaux, la déco et notre humour pourri’.
Et c’est à la porte de la CCI Grand Lille que le couple de cédants a frappé, pour être accompagné à chaque étape de la vente de cette belle entreprise
‘Nous avons pris notre temps car il était hors de question de s’asseoir sur tout ce qu’on avait construit’, écrivaient-ils alors sur les réseaux sociaux. L’objectif ? ‘Trouver un repreneur qui rachète le fonds de commerce et fasse honneur à tout ce qu’on a construit’, expliquait-il.
‘Pour 95% des cédants qu’on accompagne, la pérennité de l’entreprise suite à la reprise, c’est même la priorité’, souligne Lucie Rohart, conseillère transmission à la CCI, qui a pu répondre à toutes les questions des cédants.
Car créer une entreprise est une chose, sécuriser les étapes de la transmission en est une autre ! Depuis son démarrage sous la forme d’un salon de thé, L’Impertinente s’était peu à peu développée pour devenir aussi un laboratoire école de formation à Seclin et disposer de plusieurs points de vente dans Lille.
Le travail d’accompagnement de la CCI s’est donc porté sur l’identification du profil idéal du repreneur
‘Pour cette entreprise, il était nécessaire d’avoir un profil à la fois communicant et manager : toute la difficulté de la transmission de L’Impertinente était que l’activité était très attachée à la personnalité d’Alexandre et de Marine, qui avaient beaucoup utilisé leur image et leur quotidien de couple sur les réseaux sociaux’, souligne Lucie Rohart. D’ailleurs, un coach a été mobilisé pour superviser le changement et organiser la transition aussi sur les réseaux sociaux…
Dans tous ses projets de reprise ou de vente, il est absolument nécessaire d’établir un vrai plan d’action, pour structurer sa démarche avec un pré-diagnostic, sorte d’état des lieux de l’entreprise et la définition du profil type idéal du repreneur. Le recours à un professionnel (conseiller CCI, expert-comptable…) est également fortement encouragé pour évaluer la valeur des titres ou du fonds de commerce. Avant de démarrer la négociation, le cédant doit avoir une idée réaliste du montant qu’il pourra retirer de la vente de son entreprise. C’est seulement ensuite que l’on peut entrer dans le cœur du sujet, à savoir la négociation du prix de vente de l’entreprise. Si les protagonistes ont envie de poursuivre, il faudra alors formaliser une lettre d’intention, étudier le plan de financement et les aspects juridiques avec le repreneur et formaliser l’acquisition proprement dite.
‘ Dans le cas de L’Impertinente, la valorisation avait déjà été faite par l’expert-comptable’, se souvient Lucie Rohart. L’Impertinente a finalement été vendue 185.000 euros d’après le BODACC.

‘Je leur ai donc sélectionné deux candidatures qualifiées. Dans toute transmission-reprise, il faut savoir que certaines candidatures n’aboutissent pas’, poursuit Lucie Rohart. ‘Mon rôle de conseiller CCI, c’est justement de filtrer les projets : à la fois savoir projeter le candidat à la reprise dans les chiffres de la future entreprise et dans son futur statut de travailleur indépendant, notamment’, commente Lucie Rohart.
Si la première candidate s’est démotivée, la deuxième offre n’a pas non plus été retenue car le repreneur proposait de garder les cofondateurs en tant qu’associés minoritaires. C’est finalement une troisième offre extérieure qui a abouti.
‘J’ai aidé les vendeurs à prendre un peu de recul sur toutes ces décisions qui sont difficiles’, souligne Lucie Rohart, qui les a également orientés vers un partenaire avocat.
Entre le tout premier échange en février 2023 et la signature de la vente fin septembre, la transmission s’est finalisée en huit mois, ce qui reste un record.
‘Souvent, peu de dirigeants prennent conscience que le processus de vente peut prendre du temps : c’est pourquoi quand je rencontre un chef d’entreprise qui souhaite céder son entreprise, j’annonce en général un délai de 12 à 18 mois pour que la cession puisse être actée’, insiste la conseillère transmission.
Vous aussi, vous réfléchissez à transmettre ou à reprendre une entreprise au lieu de créer ?
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