Plaquer son CDI pour créer une entreprise : est-ce une bonne idée ?  

D’un côté, les habitudes et le confort financier d’un CDI mais qui peut s’accompagner d’une certaine routine voire d’un ennui ; Et de l’autre, une opportunité de vivre de sa passion et de gérer son temps comme on l’entend… Témoignages de cinq créateurs d’entreprises qui ont sauté le pas !

Romain n’est pas parti complètement de zéro

ROMAIN MUSART

Il a été journaliste pendant près de 20 ans, dans le quotidien régional de référence. Et jamais il n’aurait pensé partir de cette maison un jour. ‘J’ai été reporter et chef d’équipe pendant 20 ans, tout se passait bien’, raconte Romain Musart. ‘Et puis, après une série d’épreuves personnelles, je me suis questionné quant à mes projets de vie. Je me suis rendu compte que j’étais arrivé à la fin d’un cycle professionnel. J’avais besoin de me réinventer’.

Romain Musart n’est pas parti complètement de zéro : il a fait ses premiers pas d’entrepreneur avec une activité annexe, en tant qu’auto-entrepreneur, sur ses jours de repos.

J’y avais pris énormément de plaisir et je me suis demandé si je pouvais transformer cette activité annexe pour en tirer le principal de mes revenus’, explique-t-il. ‘Mon accompagnement a été financé dans le cadre du programme régional Starter, je me suis très vite rapproché de la CCI Hauts-de-France pour étudier la faisabilité et la pertinence du projet. Cette étape a été ultra décisive. J’aurais été incapable de mener ce projet tout seul, déjà parce que j’étais loin de connaître toute la palette des accompagnements et des aides possibles’, souligne aujourd’hui le créateur de la SARL Storytelling Conseil (organisme de formation à la prise de parole en public).

A 40 ans, Romain Musart ne nie pas une certaine prise de risque.
‘Sauf que la CCI m’a permis d’activer les bons réseaux (notamment les clubs d’entreprises les plus pertinents) et de me rassurer sur le potentiel de mon activité. J’ai retrouvé ainsi un meilleur équilibre vie professionnelle et personnelle (l’actualité ne tenant pas compte des soirs, des week-ends et des jours fériés). Et puis, il y a aussi toutes ces petites victoires du quotidien qu’on ne doit qu’à soi-même. Même si je fais peut-être plus d’heures, ça n’a pas beaucoup d’importance puisque c’est mon projet’.
En tout cas, les objectifs fixés par le prévisionnel financier ont été atteints pour cette première année d’activité.

Virginie a également sauté le pas

Elle est l’exemple même qui démontre comment une carrière stable peut perdre de son sens au fil du temps. ‘J’ai décroché un CDI à 21 ans comme assistante informatique, car j’avais écouté mes parents qui me conseillaient de miser sur la sécurité’, explique-t-elle. Attirée par l’activité transport de cette grande entreprise régionale, elle a commencé à travailler comme technicienne logistique. ‘Je me suis éclatée, j’avais énormément de boulot mais j’adorais par-dessus tout la polyvalence de mes tâches, et d’être seule aux commandes’. 

VK NEWSROOM

En 2017, une refonte des services donne naissance, au sein de son entreprise, à de nouvelles organisations par mode de transport. Et là, Virginie Kruszka n’y trouve plus son compte. 

‘J’ai toujours été attirée par l’évènementiel et la décoration. D’ailleurs, avec mon mari, nous avions créé tout notre mobilier de mariage. Comme nous n’avons jamais réussi à nous en séparer, nous avons eu l’idée de louer. C’est de là qu’est née Madame Jeanne Location, une entreprise spécialisée dans la location de matériel et de décoration pour l’événementiel (mariages, anniversaires, baptêmes, salons professionnels etc.)’, détaille la créatrice, installée à Festubert, près de Béthune dans le Pas-de-Calais.

C’est un bilan de compétences qui a définitivement acté le fait qu’elle devait quitter son poste en CDI.
‘J’ai choisi d’être accompagnée par la CCI Hauts-de-France, d’abord pour suivre le stage 5 jours pour entreprendre et ensuite pour monter le projet avec Isabelle Kubala, conseillère en création reprise et suivi de la jeune entreprise’ (Isabelle a d’ailleurs accompagné individuellement plus de 1.000 porteurs de projets). Les planètes se sont alignées : son entreprise souhaitant alors supprimer des postes, Virginie Kruszka a pu bénéficier d’une rupture conventionnelle collective… avec une priorité dans l’ordre des départs pour les créateurs d’entreprises !

L’activité a été officiellement créée le 23 mai 2022.
‘Je ne regrette absolument pas. Je n’ai même pas le sentiment d’aller bosser ! Non seulement, j’aime le contact humain mais je ne vois les gens que pour des raisons heureuses, puisque je fais à 80% des mariages. J’ai atteint les objectifs fixés dans le prévisionnel et je pense pouvoir commencer à me verser un salaire d’ici octobre 2024. Je ne gagnerai peut-être pas autant qu’avant mais je suis épanouie dans ce que je fais’, se réjouit Virginie Kruszka.

La créatrice ne cache pas pour autant l’envers du décor.
‘Créer son entreprise, cela signifie que l’on doit penser à tout, décider de tout, toute seule : je suis aussi à tous les postes, qu’il s’agisse de comptabilité, de clientèle, d’administratif, de communication, notamment sur les réseaux sociaux et de retour de livraison, entre autres. Moi, je suis un peu trop perfectionniste, j’aimerais que tout soit déjà cadré mais voilà, Rome ne s’est pas fait en un jour’.

Emilie plaque tout pour ouvrir un coffee shop

Autre créatrice, Emilie Bouckenooghe était directrice adjointe de boutiques de prêt-à-porter.
Elle a également tout plaqué pour ouvrir un coffee shop baptisé Niksen à Arras (le nom vient d’une expression des Pays-Bas, qui signifie l’art de ne remplir aucun objectif). Elle a suivi son rêve de créer ce lieu, et l’expérience a été enrichissante. ‘Alors que je n’étais pas du tout prédestinée au commerce’, résume la jeune femme de 30 ans.

Après un job étudiant en restauration et une expatriation à Londres, elle et son conjoint avait eu le projet d’ouvrir un coffee shop dès 2019… avant d’être rattrapés par la réalité : ‘Aucun de nous deux n’avait tenu de commerce, nous n’avions donc pas vraiment d’expérience et il y avait un gros travail de formation préalable pour notamment découvrir les cafés de spécialité’, se souvient la trentenaire.

‘J’ai donc d’abord trouvé du travail en magasin de prêt-à-porter : j’étais très investie dans mon travail et après quelques mois en boutique, je passais responsable pour gérer cinq points de vente et huit salariés. C’est grâce à cette expérience que je me suis sentie capable de lancer mon propre commerce. Ma responsable m’a donné le contact de Dorinda Kielinski, conseillère création-reprise d’entreprises à la CCI Artois, sur Arras’. 

Son business plan, elle le monte en parallèle de son activité salariée.
‘J’ai quitté mon emploi le 7 janvier, après avoir eu un accord de crédit pour un investissement total de 100.000 euros. Nous avons ouvert moins de six mois après, le 22 juin, avec beaucoup de travaux entre temps !’. Le coffee-shop a tout de suite très bien fonctionné. ‘On ne s’attendait pas à ça, nous avons d’emblée travaillé beaucoup plus qu’attendu car Arras est une ville très touristique. C’est un autre rythme de travail, mais tout plaquer, c’était la bonne chose à faire, je le referai mille fois !’, conclut-elle. Emilie Bouckenooghe encourage  les porteurs de projet à persévérer et à prendre des risques calculés pour réussir.

Sammantha passe de la banque à l'architecture d’intérieur

Autre parcours mais même basculement : Après 14 années passées en banque, Sammantha Khanfar est devenue… architecte d’intérieur. Ou comment réaliser ses rêves en quittant une carrière établie pour suivre sa passion !
‘Après un bilan de compétences, j’ai réalisé que je gagnais un bon salaire de cadre mais que cela ne me correspondait plus : c’est pourquoi je me suis orientée vers un domaine qui m’a toujours attirée, l’architecture d’intérieur. Je savais que le métier n’est pas facile, que le statut architecte d’intérieur nécessite une formation reconnue mais j’ai choisi une école renommée et je me suis lancée’, raconte la créatrice d’entreprise.

Après avoir créé une SASU siégeant à Sebourg près de Valenciennes, Sammantha obtient un prêt d’honneur de 15.000 euros grâce à l’accompagnement de sa conseillère CCI, Sophie Pons, sur le Grand Hainaut. Elle ne regrette pas son choix : ‘J’ai aujourd’hui la chance d’exercer un métier passion. Bien sûr, au démarrage, cela implique beaucoup de sacrifices car il faut penser à sa cible, créer son site internet, imaginer son logo, effectuer toutes les démarches administratives, trouver ses premiers clients, etc. Mais aujourd’hui, j’ai pu intégrer une coopérative d’entreprises, j’ai travaillé mon réseau, mis en place ma communication mais aussi trouvé les fournisseurs avec qui je travaille en direct : c’est beaucoup d’investissement mais j’ai le soutien entier de mon mari. Je ne reviendrai plus en arrière’.

Thomas quitte son emploi d'ingénieur et ouvre un centre de padel

Autre témoin de notre saga, Thomas Meyer a, quant à lui, quitté son emploi d’ingénieur en génie civil pour ouvrir un centre de padel, un sport de raquette qui se joue sur un court, encadré de vitres ou grillages et divisé par un filet. Son parcours montre comment l’accompagnement et le soutien de la CCI et de sa conseillère Nabila Terbeche, conseillère formatrice en création à l’agence de Lens, peuvent aider à réaliser un projet entrepreneurial.

‘Lors de la pandémie de Covid-19, tous les chantiers ont été arrêtés et j’ai été mis quelques mois de chômage partiel’, reprend Thomas Meyer. ‘Je me suis posé beaucoup de questions et quand j’ai repris mon poste, toutes les journées s’enchainaient et se ressemblaient : je n’aimais plus ce que je faisais, j’avais fait le tour des choses. Après en avoir longuement discuté avec ma compagne, je me suis enfin lancé dans ce que j’avais toujours voulu faire, à savoir créer ma propre activité’.  Le futur chef d’entreprise négocie donc une rupture conventionnelle et suit la formation 15 jours pour entreprendre, dans le cadre d’un parcours créateur pris en charge par Pôle Emploi.

‘J’ai toujours voulu concilier le sport et le travail, dans l’optique d’être épanoui au travail. J’ai découvert le padel il y a deux ans : c’est un sport encore assez jeune en France mais qui est en plein essor depuis quelques années. Comme les structures se font encore assez rares, c’était donc l’occasion rêvée ! La formation de la CCI m’a beaucoup apporté, que ce soit au niveau du business, du plan de trésorerie, du plan de financement mais aussi de l’étude de marché’. Il ne lui reste plus aujourd’hui qu’à trouver un local, du côté d’Hénin-Beaumont.

Si Thomas Meyer ne compte pas se verser un salaire avant sept ou huit mois, il sait aussi que l’argent n’est pas le moteur de sa vie.
‘Finalement, l’épanouissement passe avant l’argent. En tant qu’ingénieur consultant, j’avais un très bon salaire, mais voilà je n’étais pas heureux. Donc aujourd’hui, je sais où je vais. Je suis prêt à baisser en salaire et à faire quelque chose qui m’épanouit au quotidien’.

Tous ces témoignages donnent à penser que si une entreprise est créée autour d’une passion, d’une idée innovante ou en tout cas d’un projet qui vous tient à cœur, chacun est capable de persévérer malgré les défis.  On retiendra aussi que l’accompagnement, la formation et le réseau de soutien sont évidemment essentiels pour réussir dans cette aventure. 

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Avec les conseillers CCI des Hauts-de-France, vous aurez tous les atouts en main pour vous lancer et mener à bien votre projet

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