Les sécheresses, les inondations à répétition, les tempêtes et les catastrophes naturelles extrêmes impactent fortement nos vies, nos économies et le climat des affaires. Ces dérèglements sont autant de risques qui pèsent sur les entreprises, avec pour conséquences des ruptures d’approvisionnements, des ruptures de stocks de matières premières, des coûts d’assurance plus important, un arrêt total de l’activité pouvant aller jusqu’à la cessation…
Il convient aujourd’hui d’intégrer, dans nos fonctionnements et nos écosystèmes, ces phénomènes qui seront de plus en plus nombreux et intenses. Nous sommes tous acteurs des solutions à mettre en place pour s’adapter. Gouvernement, habitants, mais aussi entreprises. Face aux changements climatiques, chacun a son rôle à jouer. L’ensemble des acteurs et les représentants des entreprises doivent aider et mobiliser les entreprises pour qu’elles s’emparent de ce défi majeur… anticiper pour ne pas subir !
L’eau est d’abord une préoccupation économique
La consommation d’eau et sa gestion deviennent une priorité majeure dans la stratégie des entreprises. Avec notamment les changements climatiques, la pression sur cette ressource est de plus en plus forte et il convient aujourd’hui d’anticiper et de gérer l’eau de manière durable. D’ici 2030 il faudra atteindre une économie de -10% de la consommation pour défendre les différents droits d’usage. Les entreprises doivent s’y préparer dès aujourd’hui.
L’enquête réalisée par la CCI de région montre que les dirigeants considèrent les sujets relatifs à l’eau comme peu ou pas importants pour le bon fonctionnement de leur entreprise (part s’échelonnant de 77% à 87% suivant les sujets). La thématique de l’eau est avant tout abordée sous l’angle économique. En effet l’augmentation de son prix arrive en première place pour les entreprises répondantes (23%) et notamment pour les secteurs de l’hôtellerie restauration et des services à la personne.
Vient ensuite la problématique environnementale. 22% des dirigeants sont inquiets de la raréfaction de la ressource en eau et 20% considèrent que la mise en place de process pour réduire les consommations d’eau est un enjeu important. De même, 15% jugent qu’il est nécessaire de travailler sur des process afin de réduire les rejets d’eau polluée, notamment dans l’industrie (21%).
Climat et eau dans l’agriculture
65 % des agriculteurs interrogés estiment que l’accès à l’eau aura un fort impact sur leur activité dans l’avenir. Face à une pluviométrie plus inégalement répartie au fil de l’année et une hausse de l’évapotranspiration, l’enjeu de la sécurisation de l’accès à l’eau apparait comme primordial pour les années à venir.
Après un hiver où toutes les activités économiques ont été impactées par l’excès d’eau, où il a fallu évacuer à la mer plus de trois fois la quantité d’eau douce nécessaire à l’irrigation en un an, la question de bonne gestion de la ressource ne pourra pas se limiter à la sobriété, pour autant nécessaire.
Un plan d’investissements doit être réfléchi, avec toutes les forces économiques pour moderniser nos infrastructures de régulation hydraulique, sécuriser nos habitations et nos activités économiques. L’avenir de l’économie de notre région en dépend.
Les artisans à l’heure de la transition environnementale
C’est dans un climat des affaires incertain que les artisans abordent les grands défis de l’époque. Ils sont ainsi 42% à être concernés par la transition environnementale de leur entreprise : 24% ont déjà engagé des actions, notamment dans la gestion économe des ressources (matières premières, énergie, eau) et 18% l’envisagent à court terme. Les unités de fabrication dans l’artisanat alimentaire et de production sont les plus avancées : près d’1 artisan sur 2 se sent concerné dans ces secteurs.
Les artisans qui n’ont pour le moment aucun plan d’action en faveur de la transition environnementale, font actuellement face à deux principaux freins.
- Le premier frein est économique : l’incertitude qui plane sur les niveaux d’activité et les niveaux bas des trésoreries ne favorise pas l’investissement ni l’engagement des entreprises vers cette transition. Il est nécessaire de l’imaginer à travers des modèles économiquement viables.
- Le second frein est structurel : les entreprises artisanales sont des TPE, et nombre de leurs dirigeants ne disposent pas des ressources humaines, du temps, des connaissances et des compétences pour se projeter dans la transition écologique de leur entreprise.
- Les artisans sont donc sensibles à la transition environnementale, qui leur semble difficilement accessible. Des leviers leur permettraient d’amorcer plus aisément cette transition, notamment une clarification et un renforcement des aides publiques, et un accompagnement accru, tant pour définir et prioriser un plan d’action, que pour identifier des partenaires, prestataires ou et fournisseurs écoresponsables.